Nora

Mebarek

Votre Eurodéputée

Création d’une STEP en Europe

Plateforme européenne pour les technologies stratégiques

Face à la concurrence chinoise et la nouvelle politique américaine concernant la lutte contre l’inflation (IRA), l’Union européenne place enfin la création d’une STEP comme priorité.

En effet, depuis ces dernières années, nos concurrents directs investissent des milliards dans les domaines stratégiques qui relèvent de l’indépendance, de l’autonomie et de la sécurité des États.

Les Etats-Unis et la Chine se dotent de moyens conséquents pour gagner cet objectif. La Chine domine pour le moment ces secteurs stratégiques à hauteur de 34%, les américains atteignaient les 13% avant l’adoption de son Inflation Reduction Act (IRA), signé en août dernier par l'hôte de la Maison-Blanche, qui prévoit des centaines de milliards de dollars, principalement sous forme de crédits d'impôt aux entreprises réalisant des investissements dans les énergies propres sur le sol américain. L’Union européenne est quand à elle présente à hauteur de 20% dans ces secteurs stratégiques, mais a besoin d’une nouvelle impulsion si elle veut rester dans la course.

C’est pourquoi, la commission a décidé de créer une nouvelle plateforme pour les technologies stratégiques en renforçant ses investissements dans de nombreux secteurs clés :

  •  Les technologies dites « profondes » (« deep tech », à savoir la microélectronique, l’informatique quantique, la 5G, l’Intelligence Artificielle…) ;
  • Les technologies propres, avec un champs plus large que la liste du règlement pour une industrie « Zéro émission nette » (énergies renouvelables au sens large, stockage d’électricité, carburants alternatifs, captage de CO2, hydrogène, mais aussi purification de l’eau ou dessalement…) ;
  •  Les biotechnologies (bio molécules, produits pharmaceutiques, technologies médicales…) ;
  • La réduction de pénuries de main d’œuvre dans les secteurs stratégiques en investissant dans les compétences.

La question du financement de cette ambition si nécessaire est donc posée car se donner les moyens pour la réaliser est incontournable. 

Malheureusement, la Commission n’est pas au rendez-vous de ces enjeux puisqu’elle compte redéployer les budgets existants en limitant un budget supplémentaire.

 Il appartiendra aux États membres de fixer ses priorités dans le cadre des domaines précités et de rediriger les fonds existants des programmes suivants : InvestEU, le fonds pour l’innovation, Horizon Europe, le Fonds européen pour La Défense, le fonds de cohésion, le Plan de relance, Digital Europe, EU4Health.

En complément et pour les quatre premiers, la Commission a prévu un peu d’argent frais, 10 milliards d’euros répartis ainsi : 3 Mds € pour investEU, 500 Mio € pour le Fonds d’innovation et 1,5 Mds € pour le Fonds européen pour La Défense. 

Alors que les américains avec l’IRA viennent de débloquer 400 Mds $, l’Union européenne investira au mieux 160 Mds €. 

Cette ambition déjà amputée par des moyens budgétaires insuffisants est l’illustration de l’incapacité de l’Union européenne d’investir pour son indépendance et sa souveraineté. La Commission, en agissant ainsi est le symbole de cette politique libérale rabougrie qui ne comprend pas que l’investissement public n’est pas un poids mort mais au contraire notre salut pour la défense de notre économie, de l’environnement et de notre sécurité.

C’est pourquoi, le groupe S&D, même si il est minoritaire au sein du parlement déposera des amendements au texte de la Commission. Nous travaillerons à rassembler tous les députés ayant à cœur ces enjeux stratégiques pour y parvenir.

Ces actualités pourraient vous intéresser :